Le mot "travail" issu du latin "tripalium", qui signifie "torture". Charles Gave souligne que le travail peut être une bénédiction si l'on aime ce que l'on fait et s'il nourrit notre sens de l'existence.
En tant qu'êtres humains, nous sommes avant tout des êtres sémantiques, en quête de sens, avant d'être des animaux politiques ou économiques.
Notre travail est inévitablement lié à nos questionnements existentiels, car nous passons la plupart de notre temps sur le lieu de travail plutôt qu'avec notre famille.
Nous cherchons à donner du sens à notre environnement et à notre vie, et nous nous posons des questions telles que : mon travail a-t-il du sens ? Suis-je fier de ce que je réalise ? Mon travail est-il au moins utile ?
Certaines personnes posent ouvertement ces questions, tandis que d'autres essaient de les ignorer en pensant pouvoir y échapper. Cependant, ces angoisses nous suivent quoi que nous fassions.
Il est normal que des considérations matérielles telles que le salaire et les avantages sociaux soient prises en compte dans le choix d'un emploi. Cependant, cela ne compte pas beaucoup si ce que l'on fait au quotidien nous semble totalement absurde.
Beaucoup de personnes qui ont transformé leurs passions en métiers ressentent une grande joie et un enthousiasme dans ce qu'ils font, même si elles doivent affronter des difficultés financières. Ils ont le sentiment de liberté, de souveraineté individuelle et de plaisir, et leur travail a du sens pour eux.
De la même manière qu'une fourmi contribue à la création et à l'entretien de la fourmilière sans être capable de la comprendre, le travailleur moderne contribue à entretenir la machine productive mondiale sans être capable de percevoir l'utilité de son travail pour les autres.
Le Taylorisme et le Fordisme ont introduit une division verticale et horizontale du travail qui a entraîné une immobilisation et une répétitivité des tâches imposées par la chaîne de montage mécanisée.
Selon Marx, cela a mené à l'aliénation des travailleurs, qui ne sont plus maîtres de leur travail et sont considérés comme de simples rouages dans un mécanisme qui les dépasse.
Ces modes d'organisation ont également été adoptés dans les secteurs des services, conduisant à une dimension routinière et répétitive similaire. Il y a très peu d'espace pour la créativité, l'esprit d'initiative ou l'indépendance financière.
Seules Les grandes entreprises de l'industrie des technologies de l'information et de la communication et les startups innovantes continuent de créer des opportunités pour la créativité et l'innovation. Cependant, pour la plupart des autres entreprises, la hiérarchie, la rigidité et les logiques du salariat semblent prévaloir.
Pour redonner du sens au travail des salariés, il est important que les dirigeants et les gestionnaires encouragent la créativité individuelle, la prise d'initiative et l'horizontalité dans le fonctionnement de l'entreprise.
De même, il est essentiel de permettre aux salariés de participer au processus de prise de décision et de leur donner une vue d'ensemble de l'activité de l'entreprise. Cela contribue grandement à la recherche de sens de chaque salarié.
Pour l'entreprise de demain, il sera essentiel de mettre en place des structures favorisant la créativité, l'horizontalité, l'initiative et l'inclusion. Cela permettra de donner du sens au travail de chaque employé et de garantir une meilleure satisfaction au sein de l'entreprise.
Après avoir pris en compte la responsabilité sociale et environnementale des sociétés, il pourrait être temps de se pencher sur la "responsabilité" sémantique de l'entreprise, c'est-à-dire sur son impact sur le sens du travail et la satisfaction de ses employés.
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