Les banques africaines doivent augmenter leur productivité pour réussir

Selon une étude récente de McKinsey, les banques africaines doivent augmenter leur productivité pour réussir.




Des opportunités de hausse de la productivité sont disponibles pour les banques africaines. Selon McKinsey, il existe six domaines clés sur lesquels elles pourraient se concentrer.

 
Selon l’étude de McKinsey, les marchés bancaires en Afrique sont en train de se redresser et de retrouver la croissance. Les revenus des banques africaines ont connu une nette amélioration, avec certaines d'entre elles affichant même des revenus supérieurs à ceux d'avant la pandémie de COVID-19, en raison de l'augmentation des volumes et des taux d'intérêt, ainsi que de la stabilité des coûts liés aux risques.

Cependant, le rendement sur les fonds propres (ROE) des banques africaines, à l'exception de celles du Kenya, reste inférieur aux niveaux enregistrés avant la pandémie, bien que la situation ait connu un fort rebond en 2021.

L’étude de McKinsey confirme que la rentabilité des cinq plus grands marchés bancaires d'Afrique (Afrique du Sud, Égypte, Kenya, Maroc et Nigeria) a connu une baisse constante au cours des six dernières années, tombant de 2%. Selon François Jurd de Girancourt, directeur associé du bureau de McKinsey à Casablanca et responsable de la compétence "Institutions financières" de McKinsey en Afrique, les banques africaines sont coûteuses à gérer, avec un ratio coût/actif moyen compris entre 4 et 5%, soit deux fois plus élevée que la moyenne mondiale.

En outre, l'environnement économique dans lequel de nombreuses banques africaines opèrent est souvent caractérisé par des taux de bancarisation et des ratios prêts/dépôts beaucoup plus faibles, ce qui signifie des pools de revenus bancaires plus petits et donc moins d'économies d'échelle. Cela inciterait davantage les banques du continent à revisiter leurs coûts de base et leurs modèles opérationnels, en particulier si elles souhaitent continuer à investir dans la technologie et à encourager l'inclusion bancaire.
 

Les six domaines identifiés

Selon l’étude de McKinsey, les banques africaines doivent se concentrer davantage sur l'amélioration de leur productivité pour retrouver une rentabilité supérieure aux coûts des fonds propres. Les gains de productivité visés devraient être compris entre 25 et 30%.

L'étude énumère six domaines clés sur lesquels les banques devraient se concentrer pour améliorer leur productivité.

Si elles mettent en œuvre des efforts sur ces domaines critiques, elles pourront optimiser leurs coûts de base, mieux allouer leurs ressources financières vers leurs segments de croissance, réagir plus efficacement à la baisse de leur ROE et réduire le coût des services offerts aux consommateurs, ce qui est nécessaire pour promouvoir l'inclusion financière.

Selon Jurd de Girancourt, il est également important de renforcer l'ancrage de la banque de détail dans le monde "phygitale".

Selon les recherches, le niveau d'adoption de la technologie numérique par les banques africaines se situe entre 20 et 30%. Cependant, certains éléments clés manquent encore pour permettre aux banques africaines de pleinement embrasser la transformation numérique.

Les banques africaines doivent également tirer parti de l'automatisation des tâches manuelles, car une grande partie de la chaîne de valeur bancaire en Afrique dépend encore de ces tâches. Selon une étude de McKinsey, il existe un potentiel d'automatisation de plus de 50% pour les fonctions centrales liées à la vente ou à l'administration.

Les analystes recommandent également aux banques africaines de passer d'un rôle de back-office à celui de "partenaire à forte valeur ajoutée" en adoptant des méthodes de travail "lean" dans les fonctions centrales.

Il est également recommandé d'accélérer l'adoption de nouvelles technologies, en particulier en accélérant la migration vers le cloud des applications et infrastructures.

Selon McKinsey, les banques peuvent augmenter leur productivité informatique de 100% en utilisant des plateformes technologiques plus modernes.

Les recommandations comprennent également l'adoption du travail hybride, qui offre aux employés plus de flexibilité sur le lieu de travail et un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Cela peut avoir un impact positif sur la diversité, l'équité et l'inclusion des équipes, ainsi que sur leurs performances.

Le sixième domaine identifié concerne les achats et les coûts tiers. Il s'agit d'investir dans les capacités numériques pour automatiser les processus d'achat des banques et améliorer la transparence.
 

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